Produire et utiliser les énergies renouvelables

Les régions d’outre-mer ont une forte dépendance énergétique du fait de leur insularité. La Réunion, par exemple, dépend à 87 % de l’extérieur de l’île pour la fourniture d’énergies fossiles (en 2017). Produire et utiliser des énergies renouvelables est ainsi un enjeu clé pour assurer une maîtrise durable de l’approvisionnement en énergie des territoires.

Sommaire du dossier

Autoconsommation photovoltaïque dans les outre-mer : quels avantages ?

Cette pratique se développe dans un contexte où les coûts de production des installations d’électricité renouvelable diminuent et où les prix de l’électricité augmentent.

Les panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité renouvelable. Installés en toiture de bâtiment ou en ombrière de parking, ils produisent au plus près des consommateurs. Ils apportent de plus un confort thermique apprécié, en limitant le rayonnement solaire et la transmission de chaleur.

Le solaire Photovoltaïque (PV) est une solution fiable, éprouvée et représentant peu de risques.

Le prix des panneaux PV a été divisé par 4 depuis 10 ans. Néanmoins, le temps de retour sur investissement d’une installation de PV en toiture est de 10 à 15 ans. Celui des actions d’économie d’énergie étant plus court, elles sont toujours à réaliser avant d’envisager une solution solaire PV.

Le générateur solaire peut être raccordé :

  • soit au réseau électrique, via un compteur et un contrat de vente d’énergie à EDF. Il existe un tarif d’achat pour des projets inférieurs à 100 kWc (environ 700 m² de surface). Le plus rentable est souvent de saturer la surface disponible, dans la limite des 100 kWc ;
  • soit au bâtiment en « autoconsommation », c’est-à-dire que la production solaire est destinée à être consommée par le bâtiment. Une étude fine de ses consommations et de son profil est nécessaire pour dimensionner au mieux le générateur solaire, afin d’éviter les pertes, les surplus ne pouvant pas être injectés sur le réseau public (en revanche, il peut être injecté moyennant un tarif d’achat et un raccordement au réseau). L’autoconsommation n’étant pas encore tout à fait rentable pour l’usager final, une subvention à l’investissement peut permettre d’équilibrer le projet.

Il est intéressant d’autoconsommer l’énergie au fil du soleil, l’autoconsommation se prête donc tout à fait aux bâtiments utilisant l’électricité aux heures solaires.

Points de vigilance

L’installation s’amortissant sur une durée de 20 ans et le coût de démontage-remontage étant proche du coût d’achat, la toiture doit avoir une espérance de vie supérieure à 20 ans, c’est-à-dire que la tôle doit être neuve ou presque. L’installation de panneaux est ainsi préférable sur des bâtiments neufs ou après rénovation de la toiture.

Il est nécessaire de vérifier la capacité de la charpente à supporter le poids des panneaux. C’est le cas la plupart du temps. Pour certains outre-mer, comme par exemple en Guyane, les risques cycloniques et sismiques sont nuls, il n’est pas nécessaire d’appliquer les prescriptions spécifiques des autres DOM.

En cas d’incendie dans le bâtiment ou dans un bâtiment proche, la présence d’un générateur solaire présente un risque de choc électrique pour les pompiers s’ils doivent arroser le bâtiment durant la journée. Les procédures sont donc adaptées, et pour cela les pompiers doivent en être informés.

De même l’assureur du bâtiment doit être informé, à la fois pour couvrir le bien, mais aussi les risques liés à la présence de ce générateur. La police d’assurance peut en être augmentée.

Le passage d’un bureau de contrôle est nécessaire avant la mise en service de l’installation.

Un générateur solaire s’entretient et se nettoie. Une intervention de maintenance annuelle est à prévoir (à la charge de l’investisseur en location de toiture, sinon à la charge du gestionnaire du bâtiment).

Pour une installation en autoconsommation :

  • une étude de dimensionnement faite par un bureau d’études indépendant est vivement conseillée ;
  • un taux d’autoconsommation minimum de 70 % doit être recherché (= énergie produite par la centrale PV et consommée dans le bâtiment sur l’énergie PV totale produite), il faudra pour cela veiller à l’équilibre de la couverture des besoins du bâtiment en semaine et durant les week-ends, les vacances, etc., afin de limiter les excédents ;
  • l’ADEME dispose d’un cahier des charges types, déjà connu des prestataires de la place ;
  • la puissance installée ne peut pas dépasser celle du compteur, et même celle du tableau électrique (Tableau général basse tension [TGBT]) sur lequel le générateur est raccordé ;
  • il existe toutefois un mécanisme règlementaire récent d’autoconsommation collective, ou plusieurs bâtiments dans un rayon d’un kilomètre peuvent bénéficier de la production d’un seul générateur situé sur l’un des bâtiments ; cela passe alors par un raccordement au réseau et c’est par comptage que la production est partagée.

Les avantages de l’autoconsommation pour les outre-mer

  • beaucoup de soleil, donc favorable au photovoltaïque de manière générale ;
  • pas de coût de raccordement au réseau électrique, qui peuvent impacter fortement la rentabilité des projets PV ;
  • augmentation de la pénétration des ENR dans le mix électrique ;
  • limitation des renforcements du réseau électriques, nécessaires si l’énergie renouvelable (ENR) transite par le réseau (c’est le cas en Martinique, où il semblerait qu’une partie de l’île ne peut plus accepter d’ENR injectée sur le réseau, car ils sont arrivés à saturation [les câbles sont trop petits]) ;
  • sensibilisation du consommateur à sa consommation électrique ;
  • l’électricité PV coûte moins chère à produire que le mix électrique des DOM.

Zoom sur la Guyane

  • 2020 : 1 porteur(s) aidé(s) (total aide ADEME 3 412 €) ;
  • 2019 : 4 porteur(s) aidé(s) (total aide ADEME 10 765 €) ;
  • 2018 : 9 porteur(s) aidé(s) (total aide ADEME 37 176 €).

Pour l’année 2018, il s’agit d’un appel à projets du Fonds européen de développement régional (FEDER). Le total des projets aidés représente 1 235 kWc, pour un montant d’aide de 1 637 k€, avec des typologies de site très variées : agro-industries, traitement des déchets et des eaux usées, prison, commerces, hôtels, bureaux, etc.

Plus d’informations sur l’autoconsommation photovoltaïque à La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe.

Consultez l’avis de l’ADEME sur l’autoconsommation